
Où vivre avec la vue sur mer ? Avec la vue sur la montagne ?
Fermez les yeux et imaginez-vous, chaque matin, café à la main, ouvrir vos volets pour admirer la vue sur mer… ou une vue sur la montagne !
Si vous vous demandez où vivre avec vue mer ou montagne, la France regorge d’opportunités. Avec ses 5 500 km de littoraux et ses barrières montagneuses imposantes, elle offre des milliers de situations où le paysage devient un critère résidentiel, au même titre que l’emploi ou l’accès aux services.
Sur la plateforme ou-vivre.fr, nous avons développé des cartes de visibilité paysagère, permettant de localiser de manière objective les zones avec vue mer, les vues sur les Pyrénées, les Alpes, ou les reliefs moins connus — un outil unique pour une stratégie résidentielle basée sur les paysages réels, pas sur les photos immobilières.
Un sujet « paysage », un peu à part, qui contraste avec les cartes de qualité de l’eau du robinet, d’insécurité ou d’accès aux services, ou encore l’exposition aux pesticides.
Points abordés dans l’article :
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Peut-on encore construire avec vue sur mer ?
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La vue sur mer est-elle synonyme de danger ?
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La vue sur montagne, effet balcon ou toile de fond ?
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Comment Où Vivre réalise les cartes de vue ?
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La vue est-elle protégée par le droit ?
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Comment intégrer la vue dans une stratégie résidentielle ?
Bonne lecture !
La vue sur mer… vaut de l’or !
D’après les agences immobilières spécialisées, le prix au m² des biens avec vue sur la mer serait survalorisé de 34 % et jusqu’à 56 % pour ceux en front de mer. À titre de comparaison, une piscine ou une terrasse ajoute seulement 10 à 16 % à la valeur d’un bien.
Les littoraux français connaissent une attractivité résidentielle croissante, portée à la fois par l’aspiration à un meilleur cadre de vie et par des dynamiques immobilières puissantes. Les zones côtières concentrent désormais un volume important de résidences principales, mais aussi de résidences secondaires et de biens destinés à l’investissement locatif, notamment touristique.
Peut-on encore construire avec vue sur mer ?
Selon nos estimations* sur l’hexagone (hors bâtiments et végétation : on parle uniquement des espaces « libres » où la mer est visible à hauteur d’humain, en se limitant à 10 km à l’intérieur des terres) :
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la surface totale avec vue sur mer serait d’environ 1 158 km² (soit 0,21 % de la surface hexagonale) ;
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la surface totale en zone urbanisée (zone U dans les PLU) avec vue sur mer (hors bâtiments) serait d’environ 165 km² (qui correspondent, en gros, aux terrains privés et aux espaces publics où la vue est dégagée) ;
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la surface totale en zone à urbaniser (zones AU dans les PLU) avec vue sur mer serait d’environ 9,5 km².
En considérant une occupation moyenne de 625 m² par habitant (surface moyenne occupée par habitant dans les communes littorales), seulement 1 520 nouveaux habitants pourraient encore construire en zone AU avec vue sur mer en France… les places sont chères !
Évidemment, ce calcul ne prend pas en compte :
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l’obstruction de la vue du fait de la construction simultanée d’autres maisons sur un même îlot constructible ;
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la vue générée par la présence d’étages aux bâtiments ;
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le fait que certaines zones AU avec vue ne soient pas destinées à l’habitat ;
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le fait qu’il manque quelques PLU disponibles.
* Voir méthodologie plus bas.
La vue sur mer est-elle synonyme de danger ?
Oui et non (même si un Normand dirait plutôt oui !).
Risque 1 : le recul du trait de côte
Ce risque dépend principalement de l’altitude et du type de sol, et très peu de la distance à la mer. Il est associé à la montée progressive du niveau de la mer et à l’érosion naturelle. L’érosion est plus rapide sur les sols sablonneux (ex. : stations balnéaires avancées des Landes) et plus lente, mais inexorable, sur les falaises calcaires (ex. : Normandie). Pour éviter ce risque, mieux vaut privilégier des sols rocheux peu érosifs (ex. : Bretagne), moins exposés à long terme.
Risque 2 : les submersions marines
Ce risque concerne assez peu les habitations avec vue sur mer qui, par définition, ne sont pas situées à très basse altitude, comme par exemple celles situées derrière un cordon dunaire (ex. : La Faute-sur-Mer) ou exposées à des risques de tsunami (Méditerranée).
Risque 3 : les tempêtes
Si vous voyez la mer de chez vous, elle vous voit aussi ! La pression foncière dans des communes côtières a « sorti » les zones urbanisées des secteurs naturellement protégés par la topologie du terrain (villages anciens) pour s’étendre sur des plateaux exposés aux vents et à leurs conséquences.
Si vous avez le temps de lire une thèse récente sur le sujet :
Dr Eugénie Cazeaux, La prise en compte des risques côtiers par les marchés fonciers et immobiliers du littoral français métropolitain : ambivalence de la mer et tentatives de régulation publique du “désir de rivage” à l’aube du changement climatique.
La vue sur la montagne, une stratégie à deux vitesses
La vue sur la montagne est un atout résidentiel majeur, mais elle ne se paie pas forcément au prix fort. L’objectif est de trouver la juste distance : assez proche pour la beauté du panorama, mais assez loin pour échapper aux contraintes climatiques, touristiques ou foncières.
L’« effet balcon » : être au premier rang face à la montagne
Certains territoires jouent à plein la carte de l’immersion visuelle. Nichés à mi-hauteur ou sur des versants bien exposés, ces secteurs bénéficient d’une vue plongeante ou frontale sur un massif de renom. On parle ici de communes situées entre 800 et 1 200 mètres, souvent en position dominante par rapport à une vallée.
Ces emplacements impliquent :
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une vue spectaculaire, souvent panoramique ;
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une orientation favorable (sud ou sud-ouest) ;
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une ambiance montagnarde tempérée, sans les excès climatiques de l’altitude ;
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une proximité immédiate des stations, sans y être directement soumis.
Exemples : le plateau d’Assy ou Cordon (vue directe sur le Mont-Blanc), les balcons de Belledonne (Sainte-Agnès, Theys), le Trièves (suspendu entre Vercors et Dévoluy), Brantes ou Montbrun-les-Bains (face au Ventoux) ou certaines hauteurs de Saint-Gaudens ou de Pau (vue sur la chaîne pyrénéenne).
Ces lieux sont très prisés, notamment par les néo-résidents cherchant un cadre naturel valorisant et une forme de prestige. Le marché y est souvent tendu, en particulier autour du Mont-Blanc et des Préalpes du Nord, même si certaines zones moins connues gardent un potentiel d’arbitrage intéressant (Trièves, Diois, piémont pyrénéen).
La toile de fond : la montagne comme horizon, à bonne distance
À l’inverse, il est possible de viser une vue plus lointaine mais dégagée, depuis une position de plaine ou de piémont. Ici, la montagne devient élément de décor, ligne de crête sur l’horizon, sans immersion directe.
Ces emplacements se caractérisent par :
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un cadre paysager qualitatif, dans un contexte rural ou périurbain souvent plus accessible ;
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un climat plus doux, moins sujet au gel ou à l’enneigement ;
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une meilleure accessibilité (proximité d’axes routiers, gares) ;
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un prix au m² bien plus modéré.
Exemples : le pays de l’Albanais ou l’avant-pays savoyard (entre Jura et Bauges), le Comminges (Aurignac, Alan, Betchat), le plateau de Lannemezan, la vallée de la Neste (avec horizon pyrénéen) ou le plateau de Sault (tourné vers le Ventoux).
Ces secteurs sont souvent peu connus en dehors des logiques locales, mais recèlent un vrai potentiel d’accueil pour des projets résidentiels. Ils intéressent les ménages en quête de résidences principales à budget moyen, qui valorisent la qualité paysagère sans forcément viser la performance touristique.
Les zones d’intérêt visuel : une méthode sur mesure
Chez ou-vivre.fr, pour objectiver l’attrait paysager d’un lieu, nous avons développé plusieurs indices de visibilité. Initialement conçue pour évaluer les impacts visuels négatifs (notamment les éoliennes), cette méthode a été détournée pour cartographier des « zones d’intérêt visuel ».
Calcul de la vue sur mer
Côté mer, sur l’ensemble du cordon littoral hexagonal, nous avons défini un nombre de points distinguables en mer (proches et lointains) depuis un « observateur » situé à 1,60 m d’altitude (taille humaine).
Côté terre, nous avons combiné l’utilisation d’un modèle numérique de terrain (source IGN) avec des données sur la végétation (en tenant compte de la hauteur des différentes essences) et sur le bâti (avec la hauteur variable des bâtiments).
Des outils géomatiques nous ont permis de calculer le nombre de points observables depuis la terre avec une résolution au sol de 5 x 5 m (compromis entre précision et performance de l’indice), en nous limitant à 10 km de profondeur à l’intérieur des terres.
Plus un lieu obtient un score faible, plus sa vue est potentiellement camouflée par des bâtiments, des reliefs ou de la végétation. À l’inverse, un score élevé signifie que la vue est globalement dégagée.
Calcul de la vue sur les Pyrénées
Pour calculer la vue sur les Pyrénées, nous avons appliqué la même méthode en modifiant les données observées. Nous avons pris pour « cible visuelle » des points situés sur une ligne d’altitude à 1 000 m, afin de ne pas limiter la vue sur des extrémités de sommets.

On retrouve ci-dessus l’exemple des communes de Sendets et Serres-Morlaas, situées dans les Pyrenees-Atlantiques (64), a moins de 10 kilometres de Pau. Elles bénéficient d’une vue relativement degagee sur la barriere pyreneenne situee a environ 25 km a vol d’oiseau.
La vue sur les grands elements est-elle protegee par le droit ?
La vue, meme si elle constitue l’un des atouts majeurs d’une propriete face a la mer ou a la montagne, n’est pas toujours protegee par le droit.
En France, ni le Code de l’urbanisme ni le Code civil ne garantissent explicitement la preservation des vues. Ils encadrent surtout certains aspects techniques lies a l’urbanisme : hauteur des constructions, implantation des ouvertures pour respecter la vie privee, ou encore protection de l’ensoleillement au niveau du voisinage, souvent a travers les regles des PLU (Plans Locaux d’Urbanisme).
Il n’existe pas de “droit de vue” ou de “privilege de vue” assurant la perennite d’un panorama observe depuis un habitat. En theorie, un permis de construire, s’il respecte les regles du PLU, peut etre delivre meme s’il obstrue totalement la vue d’une habitation voisine.
Exemple concret :
Dans une commune alpine, un projet immobilier est construit en contrebas d’un terrain habite. Une fois acheve, le batiment peut fortement impacter la vue sur le Mont-Blanc pour les proprietaires du terrain. Pourtant, ils n’auraient aucun moyen legal de s’y opposer, sauf si une protection juridique explicite encadre la vue (classement paysager, site patrimonial, reglement particulier, etc.).
Strategie residentielle : croiser les sources de donnees
Identifier un lieu avec une vue imprenable est un atout, mais cette information doit etre croisee avec d’autres indicateurs pour securiser une implantation residentielle.
La plateforme ou-vivre.fr permet justement de croiser cet indicateur paysager avec des dimensions souvent invisibles dans les approches immobilieres classiques.
Exemple concret de croisement disponible sur ou-vivre.fr :
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le prix moyen au m2 des dernieres transactions immobilieres ;
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la localisation des secteurs AU (zones a urbaniser) dans les PLU.
L’acces simultane a ces informations constitue un gain de temps important pour les personnes en phase de prospection et evite de nombreuses mauvaises surprises.

C’est interessant, mais a quoi sert d’avoir une belle vue si le PLU prevoit une extension urbaine sur votre champ de vision ?
Si l’eau du robinet est impropre ?
Si le secteur presente des taux de pollution importants ?
Si le bien est entoure de cultures fortement exposees aux pesticides ?
Si l’accessibilite aux services du quotidien est difficile ?
Si la plage n’est pas recommandee a la baignade ?
Nous recommandons de passer vos opportunites au crible de l’ensemble des criteres afin d’eviter les mauvaises surprises.
En conclusion…
Nous travaillons actuellement au developpement de nouvelles cartes de visibilite sur des lieux encore moins connus : cathedrales, patrimoines iconiques, chateaux, lieux emblematique, mais aussi massifs et vallees plus secretes.
Seriez-vous interesse pour nous suggerer des idees de cartes de vue a generer ?
FAQ – Vivre avec une vue sur la mer ou la montagne
Peut-on garantir une vue sur la mer dans le temps ?
Non. En France, il n’existe pas de droit général à la vue. Une construction future peut légalement obstruer un panorama si elle respecte le PLU. D’où l’intérêt de croiser la visibilité avec l’urbanisme.
Quelle est la différence entre vue directe et vue lointaine ?
Une vue directe implique une immersion visuelle forte, souvent depuis un versant ou un balcon naturel. Une vue lointaine correspond à une montagne ou à la mer visible à l’horizon, moins spectaculaire mais souvent plus stable et accessible.
Les cartes de visibilité prennent-elles en compte les bâtiments et la végétation ?
Oui. Les indices de visibilité développés par Où Vivre intègrent la topographie, la hauteur du bâti et la végétation afin d’estimer une vue réelle depuis le sol, à hauteur humaine.
Peut-on avoir une vue sur la mer sans vivre en bord de mer ?
Oui. De nombreuses zones en retrait du littoral offrent des vues dégagées grâce à l’altitude et à la topographie, souvent avec moins de pression foncière et de risques côtiers.
Vivre avec vue sur la montagne est-il plus accessible financièrement ?
Souvent, oui. Les vues de piémont ou de plaine, avec la montagne en toile de fond, sont généralement plus abordables que les zones de forte immersion touristique.
Pourquoi croiser la vue avec d’autres critères résidentiels ?
Parce qu’une belle vue ne suffit pas. Urbanisme futur, qualité de l’eau, pollutions, accès aux services ou risques naturels peuvent fortement impacter la qualité de vie à moyen terme.
Les cartes de vue sont-elles disponibles pour toute la France ?
Oui, et elles sont progressivement étendues à de nouveaux éléments paysagers : massifs secondaires, vallées discrètes, patrimoines emblématiques ou horizons culturels.
Peut-on suggérer de nouveaux types de cartes de visibilité ?
Oui. Où Vivre développe ces outils de manière évolutive et les suggestions d’utilisateurs contribuent directement aux prochaines cartes produites.
L’equipe Ou Vivre

