Où vivre… et trouver un travail ?

5 Mai 2025 | Data, emploi

Illustration montrant une jeune personne marchant dans une rue commerçante française avec de nombreuses vitrines « à vendre », l’air préoccupé en répétant « traverser la rue ». À droite, une carte de la France avec un grand point d’interrogation bleu sur un réseau de lignes symbolisant les mobilités et opportunités territoriales. L’image introduit une réflexion sur l’accès à l’emploi, l’attractivité économique et la géographie des opportunités selon les territoires.

 Où vivre et trouver un emploi ? Les territoires qui recrutent

 

🎯 Explorez les besoins réels des employeurs !

Dans un projet de mobilité, trouver un travail local reste souvent le point de départ. Or, les sites d’annonces comme Indeed, Apec ou LinkedIn ne montrent qu’une partie du marché et plus de la moitié des recrutements échappent aux offres publiées. C’est ce qu’on appelle le fameux marché caché de l’emploi, qui favorise les locaux et pénalise ceux qui cherchent à changer de territoire.

Mais comment, lorsqu’on envisage de changer de région, repérer les métiers en tension, les entreprises qui embauchent à distance, ou les bassins où la demande de main-d’œuvre durable dépasse l’offre ?

💡 Une partie de la réponse se trouve dans l’enquête BMO (Besoins en Main-d’Œuvre) de France Travail. Réalisée chaque année, elle interroge des centaines de milliers d’employeurs sur leurs projets de recrutement, métier par métier, bassin par bassin.

👀 À noter : L’enquête BMO n’est pas exempte de limites (taux de réponse, horizon annuel, métiers émergents peu visibles), mais elle reste un outil stratégique encore sous-utilisé par les candidats… Et parfois même par les conseillers France Travail !

➡️ Enquête BMO 2025 : enseignements et approche pondérée

En 2025, l’enquête BMO recense 2,43 millions de projets de recrutement, marquant une baisse de 12,5 % par rapport à 2024, soit environ 350 000 projets de moins. Toutefois, la part des CDI progresse de 5,5 points, atteignant 43,8 %, ce qui peut être analysé comme encourageant pour ceux qui cherchent à changer de vie et trouver un travail durable.

Les régions les plus dynamiques restent Île-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie et Provence-Alpes-Côte d’Azur. Quant aux métiers les plus recherchés en nombre, on retrouve principalement la restauration, l’agriculture, l’entretien, le travail à domicile et les employés de libre-service.

Sans surprise, l’analyse des chiffres bruts des intentions d’embauche met en avant la Région parisienne et les grandes métropoles. Toutefois, les données brutes rapportées à la population de chaque bassin d’emplois laissent émerger un tout autre panorama, ouvrant des perspectives intéressantes en matière de mobilité professionnelle en dehors des grandes métropoles.

Quatre cartes de France en cercles proportionnels présentant les besoins de recrutement en 2024 selon les territoires pour quatre métiers : aides à domicile et ménagères, pharmaciens et pharmaciennes, infirmiers et infirmières, couvreurs et couvreuses. Chaque carte affiche l’intensité de la demande via la taille des cercles, ainsi que un ratio emplois recherchés / population du bassin illustrant les zones en forte tension. Les cartes révèlent une forte concentration des besoins dans les métropoles, les zones littorales et certains territoires ruraux, notamment pour les métiers du soin et du bâtiment.

Où développer son activité professionnelle ? Source BMO

Par exemple, des bassins d’emplois comme Mauriac ou Parthenay recherchent un grand nombre de pharmacien(ne)s par rapport à leur population, tout comme Niort pour les infirmier(e)s et Jonzac pour les couvreur(euses).

Retrouvez les cartes par métier et les tableaux détaillés par bassin d’emploi sur l’application ou-vivre.fr.

Comment exploiter efficacement les données BMO ?

Dans le cadre d’une stratégie de localisation, les données BMO peuvent être exploitées selon deux approches :

1. Conserver son métier actuel et choisir un bassin d’emplois compatible. Si vous exercez un métier spécifique, identifiez les bassins où la demande est particulièrement forte. Par exemple, en 2024, le bassin de Perpignan prévoyait 69 recrutements de techniciens de laboratoire médical, dont 59 étaient jugés difficiles. Pour 2025, des métiers tels que les aides-soignants (+3,9 % de projets) ou les infirmiers (+4,9 %) connaissent une forte demande dans des régions comme l’Occitanie ou la Nouvelle-Aquitaine : bons territoires pour trouver un travail durable.

2. Se former en fonction de la demande locale pour préparer une reconversion.Si vous envisagez de vous installer dans une région différente et que vous êtes prêt à vous reconvertir, il peut être judicieux de suivre une formation en adéquation avec les besoins locaux. Par exemple, dans les bassins de Lorient, Confolens ou Bastia, une formation d’un an pour devenir géomètre-topographe, cofinancée par France Travail, peut offrir de meilleures perspectives d’emploi qu’une formation similaire dans des bassins d’Angoulême ou de Troyes, qui ne recherchent pas ce type de profil.

👉 Stratégie simple : adapter ses compétences aux territoires qui recrutent, pas à ceux saturés.

L’intérêt de visualiser les données BMO sur l’interface de ou-vivre.fr réside aussi dans le fait de replacer tous les bassins d’emploi dans leur contexte social et environnemental en superposant des critères rarement envisagés en commun.

Nous avons aussi ajouté une catégorie « recrutements durables », excluant les recrutements saisonniers afin de cibler un emploi annuel stable, cohérent avec une installation résidentielle.

Opportunités en milieu rural : Un marché à explorer

Par exemple, voici le tableau de répartition du nombre de postes recherchés dans les 10 premiers types de professions recherchées dans le bassin de Bellac (87) :

Extrait du tableau BMO 2024 de Bellac
 

Les zones rurales, souvent associées à des métiers dits primaires (agricoles et manuels), offrent également des opportunités pour les cadres, notamment avec la tertiarisation de l’économie.

Prenons par exemple la répartition des besoins en ingénieurs. Les bassins d’emplois dont la population est inférieure à 250000 hab (c’est-à-dire hors métropoles) affichent tout de même plus de 22000 intentions d’embauche (soit 20% du total) dont 65% sont estimées difficiles, presque toujours par manque de candidats !

Le rapport « Les métiers en 2030  » (DARES – 2023) prévoit une forte demande dans les métiers liés à la santé, à l’aide à la personne et aux services aux particuliers dans l’ensemble des régions, y compris en dehors des métropoles. Il mentionne également des besoins importants dans des secteurs comme l’agriculture, l’industrie et le bâtiment dans le Grand Est et en Nouvelle-Aquitaine. Il évoque également la « littoralisation » et son impact sur le développement des emplois dans le tourisme et les services associés.

Si, encore aujourd’hui, les villes concentrent les emplois, les salaires les plus attractifs, on assiste, du moins dans les esprits, à un renversement de paradigme : le travail n’est plus le seul déterminant dans le choix d’un lieu de vie et les jeunes sont à l’avant-garde de ce changement, comme le montre le phénomène « big quit » par exemple.

Conclusion : explorez la BMO avec ou-vivre.fr

Dans le cadre d’un projet de mobilité résidentielle centré sur le cadre de vie (modèle défendu par ou-vivre.fr), diverses stratégies professionnelles s’offrent aux candidats : opter pour le télétravail, le mode hybride, lancer sa propre entreprise, trouver un emploi avec ses compétences ou adapter ses compétences au marché local.

Chacune de ces options peut être évaluée à l’aide d’indicateurs pertinents, permettant des prises de décision plus éclairées. Ces indicateurs individuels prennent un sens nouveau lorsqu’elles sont compilées avec ceux sur l’immobilier, les transports, l’accès à Internet, la mobilité ou encore la sociologie locale.

Évidemment, trouver un emploi local, durable, avec de bonnes perspectives d’évolution et dans un environnement épanouissant ne se fait pas en « traversant la rue » ! Cependant, l’analyse des besoins d’embauches émis par les employeurs peut constituer une ressource stratégique, pertinente lorsqu’elles sont analysées localement.

FAQ : Où vivre et trouver un emploi ? 

❓ Où vivre pour trouver un emploi rapidement ?

Vivre dans une zone où les besoins de recrutement sont élevés augmente vos chances d’obtenir un emploi rapidement. Les bassins d’emploi identifiés comme « en tension » dans l’enquête BMO montrent des métiers où les recruteurs manquent de candidats. C’est souvent le cas dans les territoires hors métropoles, autour des villes moyennes ou dans les zones littorales et rurales en croissance. Croiser ces données avec le cadre de vie et l’accessibilité à l’emploi local permet d’éviter les mauvaises surprises.


❓ Comment trouver un travail hors des grandes villes ?

Dans les territoires non métropolitains, l’emploi repose souvent sur des réseaux locaux et le marché caché. La clé consiste à repérer les métiers en tension, les entreprises qui peinent à recruter et les secteurs qui offrent des postes durables. Visualiser ces données par bassin d’emploi aide à cibler des zones où votre profil sera rare et mieux valorisé, au lieu de se disperser sur les marchés hyper-concurrentiels des grandes villes.


❓ La BMO est-elle un bon outil pour changer de région ?

Oui. La BMO indique les intentions de recrutement réelles exprimées par les employeurs, métier par métier. Elle ne révèle pas tout, mais elle donne une photographie utile des secteurs porteurs. En la combinant avec d’autres critères — logement, mobilités, qualité de vie, pression foncière, sociologie locale — on obtient une base solide pour un projet de mobilité cohérent, plutôt qu’un simple changement d’adresse.


❓ Comment savoir si mon métier est recherché dans une autre région ?

Chercher le nombre d’offres publiées ne suffit pas. Il faut analyser les besoins d’embauche rapportés à la population du bassin d’emploi. Dans certains territoires, un métier rare peut devenir un levier d’intégration immédiate. Les cartes BMO permettent d’identifier ces zones invisibles aux plateformes d’annonces, là où un seul candidat peut faire la différence.


❓ Vaut-il mieux se reconvertir avant ou après déménager ?

Tout dépend des besoins locaux. Une reconversion anticipée sans lien avec le territoire cible risque d’être peu valorisée. À l’inverse, observer les métiers recherchés dans la zone d’accueil et se former en conséquence augmente les chances d’intégration durable. Une formation courte alignée avec une demande locale peut s’avérer bien plus stratégique qu’une reconversion générique.

L’équipe Où Vivre

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