Le projet

Si vous avez cliqué pour en savoir plus, c’est sans doute que vous avez perçu la singularité de ce projet. Où Vivre ne cherche ni à promouvoir un territoire idéal, ni à alimenter la compétition entre villes, ni à servir les intérêts de l’immobilier, des banques ou des campagnes d’attractivité. Nous proposons une lecture indépendante et structurée des territoires, loin du marketing et des récits prescriptifs, en replaçant le choix du lieu de vie dans l’ensemble des réalités écologiques, sociales, climatiques et territoriales qui le façonnent. Face à un système résidentiel qui pousse à décider vite, à s’endetter beaucoup ou à croire aux mythologies immobilières, nous rappelons qu’habiter n’est pas consommer un lieu, mais s’y inscrire durablement. Sans classements ni recommandations automatiques, notre démarche vise une chose simple : donner à chacun les moyens de penser son lieu de vie — au lieu de laisser d’autres penser à sa place.

Pourquoi une plateforme de stratégie résidentielle ?

Choisir où vivre est devenu l’un des enjeux majeurs de nos vies.

Derrière une adresse se cachent des réalités qui conditionnent notre santé, nos opportunités, notre quotidien et nos projets : climat, pollutions, risques naturels, qualité des services, accès au foncier, prix du logement, emploi, sociologie locale… Autant de dimensions spatio-dépendantes que les discours publics, le marketing territorial ou les récits médiatiques ne permettent pas réellement d’appréhender.

Aujourd’hui, dans un paysage informationnel saturé et des trajectoires résidentielles souvent contraintes, une question s’impose : comment exercer un choix véritablement libre et éclairé ?

C’est pour répondre à cette nécessité qu’est né Où Vivre.

Indépendant mais ancré dans un mouvement plus large

Où Vivre est un projet indépendant, financé sans collectivités, sans promoteurs, sans investisseurs immobiliers, sans parti, et construit loin de toute logique publicitaire ou d’attractivité territoriale.

Cette liberté n’est pas un slogan : elle est la condition même de notre démarche. Elle nous permet de regarder les territoires sans filtres, d’aborder les enjeux sans opportunisme, et d’offrir à chacun un accès égal à l’information résidentielle.

Notre initiative s’inscrit dans une filiation claire :

  • celle du monde de la recherche, qui produit des connaissances rigoureuses, parfois peu visibles mais essentielles à la compréhension du territoire ;
  • celle du carto-journalisme citoyen, qui met en lumière ce que les chiffres, les cartes et les données disent réellement de nos modes de vie ;
  • celle des communs numériques, qui visent à rendre la connaissance accessible, partageable et utile au plus grand nombre.

C’est dans cette continuité que Où Vivre tente de combler un chaînon manquant : relier les savoirs géographiques, climatiques, environnementaux, sociaux et immobiliers à nos décisions intimes d’habiter.

Un espace où l’on ne vend pas un rêve, où l’on ne prescrit pas un lieu, mais où l’on propose des outils, des repères et une méthode pour reprendre la main sur un choix devenu déterminant.

Où Vivre est une modeste contribution à un mouvement plus vaste : celui de celles et ceux qui, dans un contexte incertain, continuent de croire dans la raison, l’autonomie, la lucidité et le bien commun

Le concept : un livre pour réfléchir, des outils pour décider

Où Vivre s’appuie sur huit grandes thématiques qui structurent une décision résidentielle. Leur organisation suit une logique proche d’une pyramide de Maslow :

• d’abord ce qui conditionne la possibilité d’habiter (climat, pollutions, risques, environnement) ;
• puis ce qui rend la vie quotidienne possible (emploi, accès aux services) ;
• enfin les modes d’habiter (achat, location, habitat participatif, friches, autoconstruction).

Cette architecture repose sur trois innovations :

  1. l’ouverture massive des données publiques et scientifiques, désormais mobilisables à une échelle fine ;
  2. des outils géomatiques capables de les rendre lisibles et comparables ;
  3. l’usage des nouvelles générations d’IA, qui permettent de naviguer dans la complexité.

Le livre Où Vivre complète cette plateforme en donnant les clés de méthode, en explicitant nos choix techniques et en rappelant les limites inhérentes à toute approche cartographique.

Une approche spatio-déductive : du territoire à l’habitat

L’originalité de Où Vivre tient à sa méthode : une posture spatio-déductive, qui part du territoire pour aller vers l’acte d’habiter.

Au lieu de chercher une maison sur des critères uniquement immobiliers, puis de découvrir après coup les risques, l’accès aux services ou la qualité environnementale, nous proposons l’inverse : comprendre d’abord le terrain de jeu, puis entrer dans la maison « par sa porte la plus solide ».

Cette démarche est d’autant plus nécessaire que les informations administratives fournies lors d’un achat immobilier — diagnostics, zonages réglementaires, documents d’urbanisme — restent très insuffisantes pour évaluer les risques naturels, technologiques, émergents ou sécuritaires, ni les dynamiques d’évolution d’un territoire. Autant de dimensions qui relèvent d’une analyse géographique fine, rarement accessible au grand public.

Dans un contexte où les crises écologiques, climatiques, économiques et immobilières redéfinissent les conditions d’habiter, une majorité de Français n’a plus vraiment le droit à l’erreur. L’approche spatio-déductive accompagne ces transformations des pratiques résidentielles : elle permet de choisir avec lucidité, d’anticiper les fragilités d’un territoire et de replacer chaque décision dans une vision à long terme.

Encore rare dans le grand public, cette méthode nous semble pourtant indispensable. La carte ne remplace pas l’expérience du terrain, mais elle ouvre des possibles, questionne les évidences et réduit l’incertitude.

Défi : rendre la carte égalitaire

Soyons lucides : les utilisateurs chevronnés de Où Vivre appartiennent majoritairement aux catégories déjà les plus mobiles — diplômés des grandes métropoles, jeunes cadres, indépendants, familles dotées d’un fort capital culturel et informationnel. Autrement dit, ceux qui disposent déjà des ressources cognitives, sociales et financières pour comprendre leur territoire ou en changer.

Ce constat heurte notre ambition initiale : créer un outil réellement populaire, utile aux ménages qui subissent le plus leur lieu de vie — pollutions, insécurité, isolement, loyers prohibitifs, logements dégradés — et qui, paradoxalement, ont le moins accès aux ressources pour imaginer une alternative.

Pour tenter de réduire cet écart, nous avons mis en place plusieurs stratégies :

  • un accès gratuit aux dimensions les plus sociales : climat, pollutions, santé, sécurité, loyers accessibles, logements sociaux, friches, habitats participatifs ;

  • une interface lisible, pensée pour être comprise sans culture cartographique préalable ;

  • des indicateurs explicites, fondés sur des données publiques, sans jargon, sans scoring opaque ;

  • Géo, un assistant intégré capable d’expliquer chaque donnée en langage simple ;

  • une logique non prescriptive, qui n’exige ni inscription ni abonnement pour accéder aux informations structurantes ;

  • une volonté éditoriale : produire des contenus pédagogiques, accessibles, destinés à élargir le cercle des utilisateurs au-delà des publics naturellement “data-réceptifs”.

Ces mesures ne régleront pas à elles seules les inégalités face au territoire. Mais elles participent d’un même mouvement : offrir une autonomie cognitive — comprendre son environnement — puis, peut-être, une autonomie concrète, en aidant chacun à se projeter, à reprendre du pouvoir sur ses choix résidentiels.

Et au passage, une question demeure : les structures qui se revendiquent de la cause collective — associations, acteurs sociaux, réseaux citoyens — sauront-elles s’emparer de tels outils pour accompagner l’émancipation de leurs publics ?

Les six commandements de Où Vivre

1. Comprendre nos lieux pour comprendre nos vies

Nos lieux de vie façonnent nos modes de vie, nos relations et notre rapport au monde. Ils concentrent les grands enjeux de notre époque : climat, pollutions, risques, emploi, habitat, santé, sociologie. Ces réalités ont toutes une dimension spatiale et mesurable. Où Vivre transforme ces données en cartes lisibles et en indicateurs d’aide à la décision, pour que chacun puisse relier le quotidien à la géographie, la subjectivité à l’observation.


2. Offrir une alternative indépendante aux logiques de marché

Le paysage numérique du “où vivre” est dominé par les banques, l’immobilier, les assurances ou les campagnes d’attractivité territoriale. À l’opposé, nous défendons un outil éthique, sans publicité ni classement, transparent dans ses méthodes. Notre ambition : restituer la complexité du réel plutôt que la réduire à des palmarès. Explorer, comprendre, décider — sans influencer.


3. Résister à la confusion des récits

Nous évoluons entre deux imaginaires concurrents : le modèle métropolitain, dominant mais en crise, et la campagne idéalisée comme refuge. Dans ce brouhaha médiatique, une “hypnocratie” s’installe — un excès d’informations qui paralyse la réflexion. Où Vivre s’inscrit à contre-courant de cette dérive, aux côtés du journalisme citoyen, de la science ouverte et des médias indépendants, pour éclairer sans simplifier et réveiller les consciences.


4. Traiter la donnée publique comme un bien commun

Nos cartes reposent sur des données publiques ou rendues publiques par la recherche. Nous les traitons, qualifions et mettons en forme, sans jamais les revendre. Chaque citoyen, en tant que contribuable, a le droit d’y accéder et de s’en servir pour ses propres choix. Rendre ces informations compréhensibles, c’est restituer à chacun une part de souveraineté.


5. Valoriser l’autonomie individuelle, préserver l’indépendance collective

Notre approche s’adresse d’abord aux individus : à chacun son parcours, ses critères, ses arbitrages. Mais cette indépendance s’étend aussi à notre gouvernance : pas de club, pas de communauté fermée, pas de dépendance à des acteurs extérieurs. Où Vivre se construit comme un commun ouvert, qui pourrait demain s’élargir à d’autres formes collectives ou associatives.


6. Relier l’intime à la géographie

Derrière chaque carte, il y a une histoire : celle d’un choix, d’une peur, d’un espoir, d’une trajectoire. Nous croyons qu’il existe un lien profond entre la géographie et l’intime, entre le territoire et le projet de vie. Où Vivre se situe dans cet entre-deux : un outil rationnel, mais aussi une invitation à se réapproprier son espace, à habiter autrement, à reprendre le cap.

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